Et si on parlait français ?
Être ou savoir gré
Être ou savoir gré, telle est la question à laquelle la réponse n'est généralement pas la bonne. Il est en effet courant de lire dans un courrier administratif "je vous serais gré". Pourtant, il s'agit d'une erreur puisque le verbe à employer avant gré est en réalité "savoir", ce qui donne donc au conditionnel "je vous saurais gré". La similarité entre le verbe être et savoir au conditionnel apporte ainsi cette confusion dont cette erreur visible dans nombre de courriers est le malheureux résultat. Le mot "gré" a ici le sens de "reconnaissance", ce qui explique son invariabilité, et s'utilise donc avec "savoir" qui signifie "être conscient".
Le mal-aimé "dont"
S'il y en a bien un qui passe à la trappe régulièrement faute de savoir comment et où l'employer correctement, c'est bien ce "dont". Ce petit mot qui en agace plus d'un, qu'on s'evertue à laisser tomber au profit du trop populaire "que", devrait pourtant garder sa place de pronom relatif invariable pour épargner nos sensibles oreilles. En effet, on ne dit pas "ce qu'on a discuté hier" mais "ce dont on a discuté hier". Pourquoi ? Parce que "dont" s'emploie dans la subordonnée relative pour les verbes construisant leur complément avec "de" et comme substitut d'un complément précédé de "de". Exemple dans notre cas : On discute de quelque chose. --> La chose dont on discute. Autres exemples : Je te parle de ce type --> Ce type dont je te parle. Tout dépend de la situation dont il voudras s'extraire (dans ce cas, dont est employé comme substitut d'un complément précédé de "de").
Le présent de l'impératif à la forme négative
Dans la rubrique "Et si on parlait français" de Patriote, nous nous attachons à vouloir rétablir le français courant... sans fautes. Des explications simples pour aider à écrire et formuler des phrases correctement. Aujourd'hui, je voudrais écrire un court billet sur le présent de l'impératif à la forme négative. Bien que cette addition de mots puisse paraître compliquée et en rebuter plus d'un, si on prend un exemple de cette forme : "N'en prends pas", tout de suite, c'est plus compréhensible. Pour utiliser l'impératif sous la forme négative de manière correcte, il suffit simplement de placer l'adverbe "ne" en premier. Ainsi, "Ne pars pas", "N'en mange pas", Ne travaillez pas ce soir", "N'écoutons plus cette radio". Attention, quand il y a un COD (Complément d'Object Direct) ou COI (Complément d'Objet Indirect), celui-ci se place avant le verbe. "N'en reprends pas", "N'en buvons pas", "Ne la retournez pas" (et non "Retournez-la pas" qui est tout simplement insupportable à entendre). Simple et efficace, n'est-ce pas ?!
L'impératif : avec ou sans 's'
Une faute que je remarque très (trop) souvent concerne la conjugaison des verbes du premier groupe au présent de l'impératif. En effet, si on écrit "Trouve" sans "s", on a presque l'impression de faire une faute d'orthographe. Pourtant, les verbes du premier groupe, comme le verbe "trouver" se conjuguent de la manière suivante : -e : Parle -ons : Jouons -ez : Regardez Or, si parfois on voit écrit "Trouves" au lieu de "Trouve", c'est parce que si le verbe est suivi des pronoms "en" ou "y" alors il prend un "s" : "Trouves-en une", "Vas-y" (aller, verbe irrégulier bien sûr !). Dans tous les autres cas, on écrira "Marche", "Promène", "Ecoute", "Dirige", etc.
Quelque / quel que
"Quel que soit le jour, vous pouvez compter sur moi." "On peut simplement vous proposer quelques fruits pour le dessert." Quand doit-on écrire "quelque" et "quel que" ? La réponse est la suivante : "Quelque" se place devant un nom. Ainsi : on écrira "quelques problèmes" ou "quelque farce" "Quel que" sera en revanche suivi d'un verbe. On écrira donc toujours : "Quel que soit..." en deux mots. Attention, il faudra accorder "quel" avec le nom qui suit. Exemples : quelle que soit la raison / quels que soient vos intérêts / quelles que soient ses explications